Cet article porte un drôle de titre, mais il résume bien cette fin de matinée.
9h10: on émerge péniblement avec la fatigue de la fin d’année. C’est samedi, on n’est pas obligés de mettre le réveil pour aller travailler, et ça c’est le luxe du weekend.
Je prends mon téléphone pour appeler le labo de PMA et savoir combien d’embryons ont pu se développer dans la potion magique. La secrétaire répond contrariée en demandant pourquoi on n’a pas répondu ce matin à 8h30, et du coup elle nous a laissé un message sur nos deux portables. « Vous savez que vous devez être joignables le jour du transfert! »
Yeux écarquillés mais un peu colleux et balbutiement: « ah mais euh… on ne m’avait pas parlé de transfert pour aujourd’hui, juste d’appeler pour connaître le nombre d’embryons ». Réponse courroucée: oui mais je vous ai laissé un message parce que la gynéco voulait faire un transfert à 9h30. On ne peut jamais savoir à l’avance, il faut vous tenir prête!!!
Regard rapide vers l’heure. Il est 9h15, on saute dans la voiture et on peut être là pour 9h30-35! Réponse: non là du coup on a appelé qqun d’autre, venez pour 10h15.
Et nous voilà à 10h15 courant vers la clinique (et perdant en deux minutes le bénéfice de la douche matinale).
On attend comme toujours la demi heure classique… Et même plus puisque la nana qui passe avant moi est rentrée dans la salle après que nous soyons arrivés. Dans la salle de transfert, drôle d’ambiance. La gynéco nous parle d’en transférer deux (alors qu’il n’en a jamais été question puisque je suis « jeune »). Chéri est décontenancé et un peu réticent. La gynéco peu bienveillante lui balance qu’au vu de notre dossier, « c’est quand même conseillé parce qu’on n’est pas sûr de pouvoir congeler » (je vous passe les détails sur le-dit dossier, mais la précédente tentative s’est soldée par un non-transfert et fut une grosse claque, et il y a tjs cette putain d’infection dont la source reste inexpliquée et donc intraitable pour l’instant).
La gynéco explique (sur un ton assez péremptoire) « en mettre deux ça augmente vos chances mais ça veut dire possibilité de jumeaux, il faut que vous soyez prêts à cette éventualité. » Chéri a finalement aquiescé mais j’ai senti qu’il aurait aimé avoir le temps d’en parler (à juste titre…) mais avec la gynéco, on a souvent eu l’impression d’être un numéro au milieu d’autres couples, et la patience ne semble pas être son fort…
Elle lui a demandé en pointant le doigt devant lui : « vous êtes sûr de votre oui hein, je ne vous oblige à rien! Si les deux tiennent, vous n’avez pas intérêt à venir me voir pour faire une IVG!!! » Regards absaourdis de Chéri et moi. Réponse de la gynéco: « non mais je vous jure, c’est déjà arrivé! Je ne fais pas de la PMA pour arrêter des grossesses après! » J’ai répondu contrariée « nous non plus ».
Elle conclut par un encourageant « bon de toute façon le % de jumeaux n’est pas élevé, y’a plus de chance qu’il n’y en ai qu’un qui s’implante, voire même pas du tout « . Ah ben oui, tu parles d’un chance.
Et ensuite, je me suis retrouvée allongée sur la table en position gynécologique. J’ai mis les pieds dans les étriers. Et la gynéco a mis le cathéther dans mon vagin. La biologiste lui fait passer avec le matériel adéquat les deux sacro saints embryons à transférer. C’est assez bizarre d’avoir deux personnes en face de son entrejambe, dont une qui regarde la scène de A à Z par une petite trappe dans le mur! ça a marqué Chéri, mais le plus « impressionnant » pour lui, c’était ces fameux étriers 😀 Il ne connaissait pas « comment ça se passe chez la gynéco ».
Après une petite pause de 10 minutes (j’ai pas tenu plus longtemps allongée avec la vessie qui allait exploser!) nous sommes rentrés at home. Verdict fin décembre!